• Loris Augé
  • Architecte
  • 31 ans
  • Marseille
  • Diplômé en2016

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Langues

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Informations complémentaires

Prix et distinctions
Mentionné au Prix au Concours des Jeunes Diplômés des Bouches du Rhône 2016
Autres écoles de formation
Faculdade de Arquitectura UT Lisboa
Ecole d'obtention du diplôme

Projets

QUINTA DA AREALVA

Marseille s'illustre par ses délaissés, créant une mosaïque d'abandon dans le tissu urbain. De différentes tailles, aspects et usages, ces (non-)lieux d'opportunités ponctuent le paysage urbain.

Une année Erasmus à Lisbonne m'a permis de constater cette physionomie urbaine hors de Marseille. Cette prise de recul a mis en lumière de nombreuses similitudes entre les deux métropoles portuaires (développement autour d'une étendue d'eau, des embouchures maritimes industrielles et une désindustrialisation rapide,...).

Ce diplôme consiste en la réhabilitation d'une friche industrielle sur le littoral sud de l'embouchure du Tage, en face de Lisbonne, la Quinta da Arealva. Située sur la commune d'Almada, cette friche se trouve à l’extrémité Ouest d'un quai de 2 kms de long, adossé à une falaise, autrefois prospère mais désormais à l'abandon, le Cais do Gingal. L'histoire du quai commence dès l'antiquité avec le commerce des produits de la mer, fil rouge de son développement qui connut son apogée à partir du 19e siècle mais tombé en désuétude lors de la dictature de Salazar.

Les différents projets de restructuration n'ayant pas aboutis faute de moyens, il est donc intéressant d'appréhender ce territoire spontané de manière expérimentale et alternative, en réinvestissant le plus possible les bâtiments existants et en instaurant une sorte de communauté de créatifs presque autonome s'articulant autour des quelques îlots de réappropriation déjà présents et en donnant des thématiques d'usage propres aux occupations déjà en vigueur afin de redevenir l'un des moteurs de la baie. Des réinvestissements similaires sont d'ailleurs déjà d'actualité dans de nombreuses capitales y compris Lisbonne.

Le quai entier s'assimile à une rue dont les extrémités doivent être dynamiques afin d'assurer le dynamisme de l'ensemble. L'actif pôle multimodal à l'Est contraste avec l'extrémité Ouest sauvage et délaissée, la Quinta de Arealva, objet de la réhabilitation. Les diverses matérialités du bâtiment témoignent des multiples reconversions d'activités du lieu. En effet, au 16e siècle le site accueillait successivement un fort militaire puis une tuilerie, une tonnellerie et enfin une fabrique vinicole. Cette dernière se développa et fit faillite dans les années 1980.

Dans une logique économique de réappropriation, le projet est divisé en 3 phases distinctes. La phase 1 consiste en la réhabilitation des bâtiments existants pour y instaurer des services (librairie, bains, restaurant, atelier de fabrication, marché couvert...) entourant un vaste espace public ouvert sur le fleuve. La phase 2 développe des logements sur les parcelles, en attente à l'écart de l'espace public, qui prennent la forme de barrettes face au Tage. Ils sont destinés à des itinérants (festivaliers, travailleurs, artistes en résidence,...). La phase 3 concentre les interventions sur le bâtiment de l'ancienne administration, en développant un programme de pépinière d'entreprise et coworking. Le bâtiment est couronné par deux volumes en surélévation accueillant un équipement de spectacle et des lieux de convivialité, s'appuyant sur la structure existante.

Riche d'un patrimoine architectural encore en bonne état, la matérialité d'intervention, principalement en métal et parement acier Corten, rentre dans une thématique de provisoire et de vécu insérée dans l'existant.